Le Beau Sancy

Le Beau Sancy

En mai 2012, le Prince Georges Frédéric de Prusse mettait en vente à Genève, par l’entremise de Sotheby’s, « Le Beau Sancy » diamant blanc de 34,98 carats, taillé en forme de poire et estimé entre 2 et 4 millions de dollars. Il fut adjugé à un acheteur anonyme pour la somme de 9.699.618 millions de dollars. Il faut dire que ce joyau est l’un des diamants historiques les plus importants jamais mis aux enchères et, à lui seul, un petit condensé de l’histoire européenne sur 400 ans, puisqu’il a appartenu à quatre familles royales.

Acheté en 1604 à Nicolas de Harlay sieur de Sancy par Henri IV, pour sa femme la reine Marie de Médicis, « Le Beau Sancy » est serti sur la couronne qu’elle porte lors de son couronnement en 1610.
Pendant son exil aux Pays-Bas, Marie de Médicis se trouve obligée de se séparer du diamant pour payer ses dettes. Elle le vend en 1640 à Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, lequel l’offre à sa nouvelle belle-fille Marie Stuart, princesse royale d’Angleterre, fille de Charles Ier d’Angleterre et petite-fille de Marie de Médicis.
En 1659, Marie Stuart met en gage cette pierre afin de restaurer son frère, Charles II Stuart, sur le trône d’Angleterre. La pierre, ainsi que d’autres bijoux, est revendiquée par les deux familles d’Orange-Nassau et d’Angleterre. Le mariage de Guillaume III d’Orange-Nassau, fils de Marie Stuart, avec sa cousine Marie, fille de Jacques II d’Angleterre, met fin à ce différend puisqu’elle reçoit « Le Beau Sancy » en cadeau de mariage. Le couple n’ayant pas eu d’enfant, c’est le Prince Frédéric III de Hohenzollern qui le reçoit en héritage vers 1700. Devenu le premier roi de Prusse en 1701 sous le nom de Frédéric Ier, celui-ci fait monter le diamant sur sa nouvelle couronne. « Le Beau Sancy » sera alors transmis de génération en génération dans la famille de Prusse. Il sera caché pendant la Seconde Guerre mondiale dans le mur d’une crypte en Basse-Saxe.

Et enfin vendu en 2012 à un inconnu, par son dernier propriétaire de la maison de Prusse, après être resté plus de trois cents ans dans cette famille.